Arteum : “ Notre marketplace va intégrer l’offre de musées internationaux à partir de 2023”

Phygital, place de marché...Avec 20 boutiques en France et en Italie, le spécialiste des boutiques de musée Arteum investit dans sa digitalisation. Comment s’adresser à un nouveau public en ligne quand l’offre est associée à une expérience vécue dans un musée ? Quel est le business model de ces magasins gérés en concession ? Bleuenn Féquant a interviewé Lorraine Dauchez, sa CEO.

Par Bleuenn Fequant. Publié le 26 juillet 2022 à 10h44 - Mis à jour le 25 octobre 2022 à 14h21

Comment est né Arteum ? 

LD : En 2008, après avoir passé 10 ans à l’Opéra de Paris, j’ai eu envie de participer à la démocratisation de l’art et la culture. J’ai lancé un concept de boutiques (enseigne Arteum) dans les centres commerciaux avec une offre de produits artistiques et culturels à des prix accessibles. Avec le temps, on a ouvert 4 boutiques, environ 20 corners dans des “malls” en France et lancé une franchise au Japon (1 flagship et 20 corners).

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Pourquoi vous êtes-vous retirés des centres commerciaux ? 

LD : En 2013, j’ai vu passer l’appel d’offres pour la gestion de la librairie/boutique, en concession, du musée des Arts Décoratifs à Paris. Nous l’avons remporté, puis un deuxième et ainsi de suite. Quand ce réseau de boutiques de musées s’est étoffé, j’ai décidé de sortir des “malls” et d’arrêter la franchise au Japon. D’un point de vue modèle économique, c’était plus avantageux : les loyers sont basés, en partie, sur un minimum garanti avec un pourcentage du CA alors que dans les « malls » ce sont des loyers fixes avec une partie variable. Aujourd’hui, nous avons 20 librairies/boutiques en France et en Italie avec un panier moyen de € 20. En 2019, Arteum a enregistré un CA de € 13 millions, qui a chuté de près de 50 % en 2020 à € 6 millions. En 2021, il est remonté à € 8 millions.

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Quelles leçons avez-vous tirées de ces deux dernières années ? 

LD : Comme tout le monde, nous avons réalisé l’importance du digital. Nos ventes e-commerce représentent moins de 5 % du CA mais nous allons investir largement sur notre digitalisation dans les prochains mois. En plus des “e-shop” des sites des musées que nous gérons en marque blanche, nous avons lancé en septembre 2020 notre marketplace. Elle propose tous les produits de notre dizaine de sites e-commerce soit 5 000 références. Nous y préparons actuellement l’intégration de catalogues de musées internationaux pour 2023. Cette marketplace permet aussi de renouer avec l’élan initial d’Arteum qui est la démocratisation de l’Art et la Culture pour le grand public.

Quelles sont vos priorités pour le 2e semestre 2022 ?

LD : Toujours dans cette idée d’améliorer l’expérience client, nous travaillons un parcours client complet, sans rupture entre l’exposition et la boutique. Nous allons déployer le phygital dans nos boutiques, mais je ne peux pas encore révéler qui seront nos fournisseurs de solution. Arteum se lance également dans une nouvelle activité avec la gestion complète d’un petit musée parisien. S’ajouteront donc à la gestion de la boutique, la restauration, la billetterie… À terme, nous aimerions étendre cette activité de gestion de musées.