Retail alimentaire : 6 graphiques pour comprendre la santé financière du Top 10 mondial en 2022

Hausse des coûts, inflation, pouvoir d'achat : après deux ans de folle croissance liée au Covid, l'année 2022 a été faste en termes de ventes, mais pas de rentabilité. Pour l’édition 2023 de cette étude exclusive, mind Retail a analysé la santé financière du "Top 10" mondial de l'alimentaire depuis 2017, à partir de leurs principaux indicateurs financiers. En termes de modèle économique, les enseignes les plus omnicanales approchent du plafond de l'e-commerce, entre 15 % et 20 % de l'activité. Et si la rentabilité de Target et de Walmart a été fortement impactée, les modèles de Costco, Ahold Delhaize et Kroger ont été plus résilients. 

Par Bleuenn Fequant et Sophie Baqué avec Aymeric Marolleau. Publié le 20 avril 2023 à 16h47 - Mis à jour le 24 avril 2024 à 12h50

Pour la deuxième année consécutive, mind Retail a compilé les principaux chiffres des rapports annuels des plus grands distributeurs alimentaires mondiaux : chiffre d’affaires (CA), croissance du CA, part des ventes en ligne, marge opérationnelle, marge nette et effectifs (voir méthodologie). Concernant Schwarz Group (Lidl, Kaufland) et Aldi, mind Retail a décidé de ne pas attendre la publication de leurs atterrissages annuels, prévue en juillet 2023. Ce baromètre intègre les autres leaders mondiaux : Walmart, Costco, Kroger, Target, Ahold Delhaize, Seven&i, Carrefour, Albertsons et Aeon. L’intégration des deux discounters allemands sera faite ultérieurement.

Dans la distribution alimentaire, l’année 2022 a été marquée pour les consommateurs par une forte inflation (11,4 % aux USA sur l’alimentaire en 2022, et 11,9% dans l’Union Européenne) et des pénuries, du fait de la guerre en Ukraine ayant débuté le 24 février 2022. Avec un pouvoir d’achat en baisse, les ménages ont donc fait des arbitrages. La flambée des coûts les a incités à réduire leurs dépenses discrétionnaires et à consacrer leurs revenus aux produits de nécessité. Du côté des enseignes, l’année a été faste en termes de ventes (tendances inflationnistes, effet essence), mais moins en termes de rentabilité. « On n’avait plus vu de tels taux de croissance depuis des dizaines d’années, et il se peut que 2023 soit quasiment aussi « faste » en Europe en fonction du rythme de désinflation alimentaire au S2 2023, a déclaré Clément Genelot, VP Equity Research Retail & E-commerce chez Bryan & Garnier. Mais cela ne s’est pas transposé sur les marges compte tenu de l’effet de mix négatif sur la marge brute, et des pressions inflationnistes sur les OPEX ».

Des ventes en croissance, dopées par l’effet inflation

En moyenne, les ventes des enseignes de notre panel ont progressé de 7,2 % en 2022 (taux constants, hors Aldi). Un an plus tôt, ce chiffre était de 8 % en moyenne (Aldi inclus),…