Publi-rédactionnel. « Demain, 80 % de l’e-commerce alimentaire viendra des magasins »

Par . Publié le 18 février 2020 à 14h22 - Mis à jour le 26 mars 2021 à 10h18

Avec ses étiquettes électroniques et caméras de surveillance anti-ruptures, SES-imagotag optimise les opérations en magasin.

Après la NRF, SES-imagotag est exposant à EuroShop. Quelle est votre vision du « retail » en ce début 2020 ?

Thierry Gadou : Par rapport à ce que j’ai connu dans le passé, on assiste à un virage à 180°. Plus personne n’ose dire que le magasin est mort, ce que j’ai pu entendre encore récemment…. C’est le retour du retail physique, avec l’idée que l’actif n°1 des «retailers», ce sont leurs magasins. Walmart, comme beaucoup d’autres, a atteint des résultats spectaculaires avec son programme omnicanal résolument axé sur le «mortar». Les discussions se concentrent sur les technologies dédiées au magasin, et ça, c’est nouveau! 

Qu’attendez-vous de votre nouvel actionnaire, Qualcomm ? 

T.G. : Qualcomm est un des leaders mondiaux des semi-conducteurs. Avec leur entrée récente dans notre capital (2 %), nous voulons développer la prochaine génération de puces afin de gérer la digitalisation des magasins à grande échelle. SES-imagotag installe des dizaines de milliers d’objets connectés en magasin (étiquettes, caméras), qui représentent beaucoup de datas, avec une faible consommation d’énergie mais un besoin de connectivité important. Cet accord est l’un de nos exploits de 2019. Nous sommes fiers d’avoir été choisis par un partenaire de cette ampleur. Cela montre que nous avons la meilleure technologie sur le marché. 

Où en est le déploiement des étiquettes électroniques ?

T.G. : A ce jour, moins de 5% des retailers internationaux sont équipés en étiquettes électroniques, sur un marché adressable estimé à 10 milliards d’étiquettes. Les pays les plus avancés sont la France, les pays limitrophes (Espagne, Belgique, Italie) et la Scandinavie (nous sommes présents chez Bilka, Dansk et bientôt chez Rema 1000). L’Allemagne et la Suisse, arrivés tardivement, accélèrent sérieusement. L’adoption des étiquettes électroniques est colossale. Je suis convaincu que le «Top 500» du «retail» mondial aura basculé d’ici 5 ou 7 ans. 

D’où vient cette dynamique ? 

T.G. : Nos étiquettes sont la base de la digitalisation du magasin, son système nerveux en quelque sorte. C’est le seul objet connecté et intelligent présent à côté de chaque produit en rayon. C’est la 1ère couche de digitalisation du magasin et dans une approche de «retail» unifié, il est impossible de s’en passer.

Quel sont ses atouts en termes de gestion des prix ? 

T.G. : Dans le «retail», la gestion des prix est une douleur originelle qui implique un travail croissant. Avec des étiquettes papier, ce problème s’accentue chaque année: promotions plus fréquentes, changements de prix en comparaison avec le Web… Les magasins ne parviennent pas à suivre le rythme dans un contexte de faibles marges et d’inflation des coûts de personnel. Par ailleurs, certains rayons frais ont besoin d’un «pricing» dynamique au fil de la journée. C’est le cas de la boulangerie ou de la poissonnerie, où la fraîcheur est déterminante. Vous savez que les croissants invendus à 11h ont de grandes chances d’être jetés le soir. Dans une logique d’animation commerciale, vous pouvez les mettre en promotion à partir de 10h. Les étiquettes électroniques sont un bon outil dans cette optique. 

Concrètement, comment vos solutions améliorent-elles les performances ? 

T.G. : Elles touchent deux domaines majeurs du compte d’exploitation : le réassort et la rupture. Prenons l’exemple du «put to light». Pour faciliter le réassort, un employé scanne le code barre du produit à réapprovisionner, et l’étiquette correspondante commence à clignoter… Plus besoin de chercher le bon emplacement, cela permet de gagner environ 10 secondes par produit. Autre exemple, et pas des moindres : les ruptures, qui représentent 5% de CA perdu en GMS. Quand les équipes gagnent du temps en réassort et en mise en place des promotions, elles s’occupent mieux des ruptures : elles peuvent faire plus de tournées en rayon, pour repérer les ruptures et recommander plus vite. 

A la NRF, vous avez dévoilé une technologie inédite pour aller encore plus loin dans la chasse aux ruptures. Qu’en est-il ?

T.G.: Notre nouvelle solution de reconnaissance optique, en test aux USA, en France et en Chine, permet d’identifier les «facings» et les ruptures en temps réel. Elle lit les «facings» du rayon d’en face et reconnaît 99,7% de la gamme. Ses atouts ? Elle est connectée au cloud, consomme peu d’énergie et a une précision très au-delà des systèmes classiques de «computer vision», dont le taux d’erreur est de 5 % en moyenne…Enfin, notre solution est 9 à 10 fois moins chère qu’un système standard de «computer vision». Elle est démocratisable. Nous avons beaucoup d’ambitions sur ce projet. 

Et pour la préparation des commandes Web ?

T.G.: Nos étiquettes jouent aussi un rôle clé en matière de « picking ». Quand l’employé reçoit sur son PDA (Personnal Digital Assistant) une commande Web, il peut cliquer sur chaque article du panier et l’étiquette correspondante va clignoter. Selon une étude récente réalisée sur plusieurs points de vente, ceci permet de réduire de près de 50 % le temps de « picking » d’une commande Web. C’est important car en GMS, quasiment tous les acteurs disent que demain, 80 % de leur e-commerce viendra des magasins et non des entrepôts. Les magasins ont vocation à devenir des entrepôts, ce qui veut dire que l’automatisation des tâches est essentielle pour identifier à la seconde les ruptures et bien piloter les rotations.