Investir, d’accord… mais selon quelles priorités ?

Investir dans des innovations, de rupture, et si possible avec un retour sur investissement rapide. L’heure n’est plus aux annonces de « flagships » flambants neufs, mais aux prises de participation stratégiques et disruptives : machine learning, cloud, 5 G, livraison par drones...

Par . Publié le 09 juillet 2021 à 15h42 - Mis à jour le 09 juillet 2021 à 15h44

Selon leurs métiers et degrés d’avancement en digital, les priorités d’investissement des retailers sont bien distinctes, à l’heure actuelle. Aux USA par exemple, le n°1 mondial du retail Walmart (4.700 magasins situés à moins de 16 km de 90 % de la population américaine) investit massivement dans la supply-chain.

 

Son but ? Rendre sa gestion logistique plus flexible, en « mode dynamique », et également intégrer la complexité des scénarios des commandes et des livraisons. Le 17 juin 2021, le groupe a pris une participation stratégique dans DroneUp (CA estimé à US$ 1,5 milliards, 10.000 pilotes référencés et accrédités par la Federal Aviation Administration pour survoler des personnes et des véhicules en mouvement). Après un test réussi et plusieurs centaines de livraisons réalisées par drone en 2020, Walmart espère gagner en compétitivité sur le dernier km. En avril 2021, il a effectué un investissement identique dans Cruise, une filiale de General Motors spécialisée dans les véhicules autonomes de livraisons. Un test est en cours à l’hypermarché Walmart de Scottsdale (Arizona). 

Dans l’ameublement – où le fait de se projeter est essentiel – le fait de visualiser virtuellement un meuble en situation avant l’achat constitue un autre axe stratégique. Ingka Group (378 magasins Ikea, 45 centres) veut faire franchir un saut qualitatif à la visualisation en 3 D, qu’il utilise depuis plusieurs années. Il veut aussi « démocratiser la décoration », grâce à l’acquisition de la société californienne Geomagical Labs réalisée en 2020. Cette solution est capable de générer un contenu en 3D à partir de la simple photographie d’une pièce. L’utilisateur peut ensuite en retirer tout le mobilier pour installer des meubles virtuels. « Si l’interface avec les clients paraît simple et ludique, c’est toute la modernisation des système IT sous-jacents et propres à l’entreprise qu’il faut conduire, a déclaré la CDO, Barbara Martin Coppola, à HBR. Un client peut ainsi lancer son projet sur le Web, venir en magasin, se connecter d’un autre endroit à distance, etc. Réorganiser les structures IT et la gestion des marchandises est un chantier de plusieurs années ».