Joann Cheng veut donner une stature mondiale au Groupe Lanvin

Par . Publié le 29 mars 2022 à 18h26 - Mis à jour le 01 avril 2022 à 11h34

Aujourd’hui, rares sont les groupes chinois qui frappent à la porte de la bourse de New-York compte tenu des différents entre les USA et la Chine. Joann Cheng, PDG de Lanvin Group (CA de € 333 millions en 2021, en hausse de 30 %) prépare pourtant l’introduction sur la place boursière de Manhattan de cette nouvelle société, qui regroupe 5 perles du luxe en Europe : Lanvin, Sergio Rossi (chaussures), Wolford (collants et lingerie), St. John Knits (maille) et Caruso (costumes pour homme).

Celle qui, depuis 2018, s’est imposée discrètement à la tête de la maison fondée par Jeanne Lanvin, qu’elle a redressée avec le directeur de la création Bruno Sialelli (ex-Loewe), va donc se retrouver sous les feux de la rampe. Mais Joann Cheng, issue de l’université de Shanghai et de la China Europe International Business School, spécialiste de l’audit et de la finance (elle est passée par KPMG et General Electric entre autres) ne manque pas d’ambitions. Ni de moyens. Depuis 2018, Lanvin Group est contrôlé par le conglomérat chinois Fosun International (participations dans Club Med, Tsing Tao, actifs immobiliers…). Joann Cheng prévoit de lever en bourse $ 544 millions avec Lanvin Group, qui va fusionner avec la société d’investissement chinois Primavera Capital dans le cadre d’une SPAC. 

Joann Cheng, à la tête de ce petit groupe de luxe aux 346 magasins et valorisé US$ 1,5 milliard, promet des acquisitions ciblées et l’ouverture de 250 nouveaux magasins d’ici 2025, aux USA, en Europe et en Asie. Elle compte sur le potentiel que représente ces marques iconiques sur le marché chinois. Jusqu’à présent, la Chine ne représente que moins de 20 % des ventes de Lanvin.