Quel avenir pour la branche retail de Lagardère ?

Entre vente globale ou par appartements, le devenir de la branche retail de Lagardère soulève des questions.

Par . Publié le 17 septembre 2021 à 17h31 - Mis à jour le 17 septembre 2021 à 17h31

Alors que le Groupe Vivendi (Universal, Editis…) passe de 27 % à 45 % du capital de Lagardère et lance une OPA sur l’ensemble du groupe, plusieurs scénarios se profilent pour la branche retail de Lagardère. 

« En tant que spécialiste des média, Vincent Bolloré est intéressé par la partie publishing, et sur le plan opérationnel, ça ne pose aucun problème de séparer les activités Publising et Retail qui n’ont en soit pas de synergies particulières, lance une source proche du dossier. Je m’attends à ce que le Travel Retail soit vendu, même si le contexte actuel rend compliqué la capacité à trouver un repreneur à court terme, qui rachète au bon prix ». 

Le pôle Retail de Lagardère pilote des activités bien distinctes : en 2019, le duty-free a généré environ € 1,7 milliards de ventes, les boutiques Relay € 1,6 milliard et la restauration en concession environ € 1 milliard. « Ce qui génèrerait le plus de valeur serait certainement une vente par appartements, avec d’un côté le duty-free, et de l’autre Relay et la restauration », continue la source. Parmi les candidats envisagés, on peut penser à des investisseurs financiers, ou bien dans une optique de consolidation, des acteurs industriels comme Dufry (2.500 magasins duty-free dans 65 pays), Elior/ Areas (présent dans plusieurs gares d’Europe) et SSP(gares à Paris), qui exploitent des espaces de restauration et de commerce. 

En septembre, la branche asiatique Lagardère Travel Retail Asia (480 magasins dans 32 aéroports et 28 gares) a ouvert son capital à JD.com et un fonds public chinois. Une façon de faire entrer des liquidités pour effectuer les investissements nécessaires dans l’’édition. Les deux acteurs ont pris, à eux deux, 22,3 % du capital dans une transaction de € 94 millions. Soit une valorisation de € 421 millions pour cette branche asiatique, qui a réalisé en 2020 un CA de € 148 millions. « C’est une belle valorisation, poursuit la source. En Chine, le parc de magasins est attractif et est positionné sur les clients domestiques, qui sont presque revenus à l’historique. Cet accord avec JD est un signe très positif de l’intérêt et de la valeur du « travel retail » pour un investisseur extérieur ». 

Le Travel Retail, qui pesait 60 % de l’activité de Lagardère en 2019 et affichait une croissance à deux chiffres, n’en représentait plus que 40 % au 1er semestre 2021. Ses ventes ont chuté de 60 %, passant de € 4,4 milliards en 2019 à € 1,7 milliard l’an dernier. Au 1er semestre 2021, le trafic aérien mondial affichait un repli de 68 % par rapport à 2019, malgré une amélioration en Chine et aux USA pour les vols domestiques. 

Cet accord rappelle celui d’octobre 2020, quand Alibaba a acquis 6,1 % du capital de Dufry (n°1 mondial du travel retail) via une augmentation de capital de US$896 millions. A ce jour, il ne s’est pas concrétisé sur le plan opérationnel.